La rue officinale (Ruta graveolens L.) est un arbrisseau de la famille des Rutacées, cultivé pour ses feuilles utilisées pour leurs qualités aromatiques et médicinales
Nom commun : rue fétide, herbe de la rue, rue des jardins, herbe de grâce.
C’est un arbrisseau sous-frutescent, de 70cm – 100cm de haut environ, très ramifié et ligneux à la base. Les feuilles d’un vert glauque, semi-persistantes, sont alternes, pennatiséquées (souvent trilobées) et de consistance un peu charnue. Petites fleurs, de couleur jaune verdâtre, regroupées en corymbe
La plante dégage une odeur forte et pénétrante avec un fond rappelant la coco, souvent perçu comme désagréable, et a un goût amer.
Sa sève a des propriétés photosensibilisantes et peut provoquer des dermatites de contact chez les personnes à la peau sensible, et même de véritables brûlures par temps chaud.
Plante originaire du Sud-Est de l’Europe Ukraine, Albanie, Bulgarie, ex-Yougoslavie. Elle est largement naturalisée dans toute l’Europe et en Afrique du Nord.
Demande un sol léger et sec, calcaire et bien exposé au soleil. Multiplication par semis ou par boutures. La récolte intervient à partir de l’année suivante. On prélève l’extrémité des tiges avant floraison.
Une taille de rabattement au printemps favorise l’apparition de nouvelles pousses.
La plante se ressème facilement.
Elle fut utilisée dès l’Antiquité, notamment chez les Romains, et les Pharisiens payaient la dîme avec de la menthe et de la rue (Saint Luc (XI-42)). Elle figurait dans la liste des plantes potagères recommandées dans le capitulaire De Villis (liste des plantes cultivées dans les jardins de monastère sous Charlemagne).
Elle entrait au Moyen-Äge avec la sauge, la menthe, le romarin, l’absinthe et la lavande, le camphre, la cannelle et le clou de girofle dans la composition du Vinaigre des 4 voleurs censé protéger de la peste.
Comme poudre de rue, elle entrait dans la composition du diaphoenis, remède de la pharmacopée maritime occidentale au XVIII Siècle
Les feuilles fraîches peuvent être utilisées pour assaisonner les sauces et les plats de viande. À utiliser modérément à cause du goût amer et des risques de toxicité.
En Italie du Nord, elle est utilisée pour parfumer l’eau-de-vie Grappa alla ruta. En Ethiopie, on en met une brindille dans les tasses de Café.
On extrait de la rue officinale une huile essentielle utilisée en parfumerie.
La rue officinale est aussi utilisée en homéopathie.
À petite dose, la rue a la réputation d’avoir des vertus toniques et stimulantes qui facilitent la digestion. Elle contient une substance qui lui doit son nom, la rutine (ou rutoside ), proche de lavitamine P, aux propriétés anti-oxydantes
Elle a la réputation d’être abortives ce pourquoi sa culture a été interdite par une loi de 1921 . Elle est toxique à forte dose, et pour exemple la fille de Titus serait morte après en avoir consommé
C’est un répulsif pour les insectes, notamment les puces et les pucerons
Elle est également réputée éloigner les vipères
Cette plante peut servir aussi à éloigner les chats car ils ne peuvent pas la sentir.
Au jardin contre les pucerons :
Laissez macérer environ 800g de feuillage, avant la ontée en graines, dans 10 l d’eau de pluie pendant 10 jours.
Filtrez, en application diluée à 20 % soit 2 litres pour 10 litres d’eau de pluie, pulvérisez sur les plantes attaquées.
Renouvelez l’opération tous les 3 ou 4 jours et tant que les pucerons résistent
Ce purin peut se conserver plusieurs mois